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Tim & Ariane Laroux

Musée Jenisch: Troisième et dernier épisode de cette série à Vevey avec Tim qui se demande pourquoi il y a une forêt dans "Rencontrer Germaine Tillion" d'Ariane Laroux...
Tim

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Tim
Âge: 16 ans

Ton parfum de glace préféré? Sorbet chocolat.
C'est quoi l'odeur de l’été? La transpiration.
Le plus bel endroit du monde? Le Canada en hiver recouvert de neige.

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Tim
Âge: 16 ans

Ton parfum de glace préféré? Sorbet chocolat.
C'est quoi l'odeur de l’été? La transpiration.
Le plus bel endroit du monde? Le Canada en hiver recouvert de neige.

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Ariane Laroux
Année de naissance: (*1957)

Votre parfum de glace préféré? Le sorbet au chocolat noir.
C'est quoi l'odeur de l’été? Les fleurs et arbustes odorants du midi de la France, la première fois que je suis descendue de Paris, très jeune et que j’ai découvert ces assemblages de parfum.
Le plus bel endroit du monde? À part Venise au printemps et les petits villages du midi de la France, sûrement le bleu quand la nuit tombe depuis le quai de Vevey et la Crète sauvage visitée avec les amis.

Ariane Laroux, Rencontrer Germaine Tillion, 1992, Huile sur toile © Musée Jenisch Vevey, Collection d'art Nestlé.

Ariane Laroux, Rencontrer Germaine Tillion, 1992, Huile sur toile © Musée Jenisch Vevey, Collection d'art Nestlé.

Artiste: Ariane Laroux (*1957)
Titre de l’oeuvre: Rencontrer Germaine Tillion
Année: 1992
Technique: Peinture
Dimensions: 180 x 130 cm
Lieu d’exposition:

Musée Jenisch Vevey
Avenue de la Gare 2
1800 Vevey

www.museejenisch.ch

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Ariane Laroux
Année de naissance: (*1957)

Votre parfum de glace préféré? Le sorbet au chocolat noir.
C'est quoi l'odeur de l’été? Les fleurs et arbustes odorants du midi de la France, la première fois que je suis descendue de Paris, très jeune et que j’ai découvert ces assemblages de parfum.
Le plus bel endroit du monde? À part Venise au printemps et les petits villages du midi de la France, sûrement le bleu quand la nuit tombe depuis le quai de Vevey et la Crète sauvage visitée avec les amis.

Transcription de l'épisode

Salut, je m’appelle Tim.

J’ai seize ans, j’habite à Lausanne.

L’art pour moi, c’est une façon d’exprimer ses sentiments et son ressenti.

J’ai rendez-vous avec une œuvre d’art au musée Jenisch à Vevey.

Tu viens?

TIM:

Bonjour. J’ai rendez-vous avec une œuvre d’art d’Ariane Laroux. Où est-ce que je la trouve? 

ACCUEIL DU MUSÉE:

Bonjour, bienvenue. Alors vous la trouverez au premier étage. Là, vous allez à votre droite. Elle sera presque devant quand vous entrerez dans la salle. Bonne visite!

TIM:

Alors, je cherche le tableau d’Ariane Laroux…

Ah, elle est là!

C’est intéressant parce que ce que je vois en premier, c’est un animal. Je vois un cerf dessiné en noir. En fait, l’image représente un un homme qui boit son café et c’est surtout la tasse de café qui m’a fait comprendre que c’était un portrait. Parce que les dessins en noir me faisaient penser à la nature, à une forêt sur ses cheveux; sur le côté à des buissons. Maintenant que j’ai aperçu la tasse de café, je vois surtout l’homme, avec une expression du visage assez forte. Il y a un peu de dégoût et de tristesse dans le visage, surtout avec la position et la main qui retombe sur le le coude appuyé sur la table. Il paraît seul, j’imagine, dans un café de rue. Il n’y a pas de décor, ce qui laisse la personne qui regarde imaginer… Moi, je l’imagine plutôt dans un café parisien. Ça me donne un peu l’émotion d’un rejet, c’est-à-dire la banalité, pas forcément le dégoût mais la tristesse de regarder quelque chose.

L’artiste s’appelle Ariane Laroux. Le titre de l’œuvre est “Rencontrer Germaine Tillion”. Donc, c’est une femme. Bah, il fallait le voir! Elle a été réalisée en 1992. C’est une huile sur toile, qui fait un mètre quatre-vingts sur un mètre trente. Donc c’est une très grande dimension.

J’aimerais poser ces questions, à vous l’artiste:

– Qui est Germaine Laroux?

– Pourquoi est-ce qu’elle est avec un café, à regarder au loin?

– J’aimerais savoir si vous avez vécu cette situation de cette femme assise à une table en buvant un café ou si c’est une totale imagination.

Je voudrais savoir aussi à quoi vous avez pensé au début de l’œuvre. Si le côté forêt et animal était une idée, ou pas du tout. Si c’est un hasard…

– Et quelle technique avez-vous utilisée?

ARIANE LAROUX:

Cher Tim. Bonjour.

J’ai beaucoup aimé les questions que vous avez posées et votre approche très sensible du tableau que vous avez rencontré au musée Jenisch, dans la salle permanente, où elle est accrochée entre les tableaux de Hodler et de Courbet.

Il s’agit donc du tableau que j’ai réalisé de Germaine Tillion, une ethnologue spécialiste de l’Aurès, qui est aussi une grande résistante, qui a dirigé le réseau du musée de l’Homme de Résistance et qui a été déportée à Ravensbrück pour sauver un cousin à moi qui était dans l’intelligence service.

Avec le temps, nous sommes devenues amies et cela a été une grande lumière de la connaître. J’allais la voir deux à trois fois par an à Paris, chez elle, à Saint-Mandé. Je la dessinais après le déjeuner, au moment du café, et en même temps j’enregistrais la conversation. J’ai fait ces portraits au cours de trente déjeuners.

Donc tu poses la question: Pourquoi est-elle dans un café avec un regard au loin, comme ça? En réalité, Germaine Tillion était dans son salon, pas dans un café. Mais elle aimait beaucoup les cafés; cela aurait donc pu être le cas. Nous étions installés à la table du déjeuner qui avait été débarrassée. Et après le café, je la dessinais. Elle me parlait de la Résistance, des camps de concentration, de Ravensbrück, de comment elle avait été sauvée par la Croix Rouge, de son œuvre en Algérie, etc.

Cher Tim, tu as très bien vu qu’elle était habitée d’une humeur sombre, d’un dégoût dans le tableau. Elle évoquait en fait, à ce moment-là, Ravensbrück et ce passage est dans le livre « Déjeuners chez Germaine Tillion ».

Autre question que tu as posée: Est-ce que j’ai vécu cette situation dans le café, ou est-ce que ça sort de mon imagination? Donc, comme je viens de te le dire, j’ai vécu cette situation chez elle, devant notre café. Après les repas.

Autre question, tu aimerais savoir si, au début de l’œuvre, quand je l’ai commencée, j’avais en tête ces idées de forêt, de végétation. Ou si c’est un hasard que tu voies ça. Pour répondre, c’est un peu compliqué car très souvent, les gens voient de la végétation dans mes tableaux et mes dessins, mais c’est le mystère du tableau. On ne peut pas répondre à une question rationnelle.

Autre question: ce mix entre hommes et femmes, enfin cette ressemblance entre un homme et une femme est-ce réfléchi ou est-ce un hasard? De la même façon, c’est le mystère de la création. En réalité, je suis dans une position d’écoute, je n’ai aucun a priori. Je mets dans le tableau ce que la personne transmet. On pourrait juste ajouter que nous sommes tous et toutes des êtres humains, femmes et hommes à la fois, et que nous avons toute la palette des différences humaines à notre disposition.

Tu voulais savoir aussi quelle technique j’avais utilisée. C’est une peinture à l’huile sur toile préparée, d’une dimension de 180 x 130 cm.

Salut Tim!

Merci beaucoup pour ces très bonnes questions.

°°

“ART’S COOL autrement dit “Art is cool”!

C’est un rendez-vous avec une œuvre d’art contemporain suisse regardée, expertisée et questionnée par des jeunes gens auxquels répond à sa façon l’artiste qui a réalisé l’œuvre. C’est simple, non?

Aujourd’hui il a été question de “Rencontrer Germaine Tillion”, une œuvre d’Ariane Laroux examinée par le regard curieux de Tim.

Ne manquez pas d’aller découvrir en vrai l’œuvre dont il était question au Musée Jenisch, à Vevey.

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Le podcast ART’S COOL est réalisé et diffusé grâce au précieux soutien de la Loterie Romande, de Pro Helvetia, de la Fondation Ernst Göhner, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz et du Pour-cent culturel Migros.

Avec les voix de Florence Grivel pour la version française et de Stephan Kyburz pour la version allemande.

Musique et habillage sonore par Christophe Gonet.

C’est une production Young Pods (youngpods.ch).