Skip to content

Jemima & Olivier Lovey

Sion (Valais) - Atelier d'Olivier Lovey (1/2): Jemima discute du travail du photographe, en découvrant progressivement son atelier, et elle se demande quelle est la valeur de la photographie à l’ère d’Instagram.
IMG_7655

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Jemima
Âge: 16 ans

Ton/votre heure préférée? 5h30 du matin. Je vais promener mon chien, il n’y a personne, je peux danser dans la rue sans qu’on me voie.
Quelle est l’odeur de la joie? L’odeur du cuir, notamment la ceinture en cuir de mon papa, une odeur qui me rappelle le Mexique, pays d'où je viens en partie.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Soit dans les hauts de la Tour-de-Peilz ou sous l’eau à regarder des poissons.

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Jemima
Âge: 16 ans

Ton/votre heure préférée? 5h30 du matin. Je vais promener mon chien, il n’y a personne, je peux danser dans la rue sans qu’on me voie.
Quelle est l’odeur de la joie? L’odeur du cuir, notamment la ceinture en cuir de mon papa, une odeur qui me rappelle le Mexique, pays d'où je viens en partie.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Soit dans les hauts de la Tour-de-Peilz ou sous l’eau à regarder des poissons.

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Olivier Lovey
Année de naissance: (*1981)

Ton/votre heure préférée? 1h du matin: Passer dans le monde de la nuit, le temps se dilate.
Quelle est l’odeur de la joie? Après l’orage à Champey.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Chez moi sur mon canapé.

IMG_7646

Vue d'atelier: Olivier Lovey, 2024 © art's cool

Artiste: Olivier Lovey (*1981)
Domaines d'activité: photographie, arts visuels, installation
Atelier situé à: Sion (Valais)

 

Olivier Lovey est né à Martigny (Canton du Valais) en 1981. Il vit et travaille à Sion.
Son travail artistique se déploie à travers divers médias et techniques, incluant l'art intégré à l'architecture, l'art vidéo et la photographie.

Le photographe originaire d’Orsières teste, surexpose, inverse, juxtapose les images pour, à chaque "clic", nous raconter une histoire. En soi, la réalité et les sujets qu’il photographie ne l’intéressent guère. Il se décrit d’ailleurs volontiers lui-même comme "un opportuniste", utilisant la passion qui anime ses modèles, la beauté d’un décor ou la sympathie qu’on éprouve pour le folklore et les costumes traditionnels pour habiller le monde d’un filtre photogénique.

Chaque projet l’entraîne ailleurs, loin de l’idée préconçue au départ. “Je prépare à l’avance mes prises de vue, mais une fois sur le terrain, il se passe souvent autre chose; je capte une ambiance alors je change mes plans. Tu as plus de chance de faire une image originale, forte si toi-même tu es surpris par celle-ci.”

Source: Culture Valais

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Olivier Lovey
Année de naissance: (*1981)

Ton/votre heure préférée? 1h du matin: Passer dans le monde de la nuit, le temps se dilate.
Quelle est l’odeur de la joie? Après l’orage à Champey.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Chez moi sur mon canapé.

Transcription de l'épisode

Salut je m’appelle Jemima, j’ai seize ans, j’habite à la Tour-de-Peilz.

L’art, pour moi, c’est le fait de pouvoir s’exprimer, mais aussi de pouvoir voir un autre monde et puis pouvoir s’évader peu à peu.

Aujourd’hui je suis avec l’artiste Olivier Lovey dans son atelier à Sion. Tu viens?

 

JEMIMA: Je me retrouve dans une sorte de parking où il y a une ferme où c’est bien écrit en grand “Ferme-Asile”. C’est une construction en bois et en béton. Il y a de petits escaliers qui mènent à une porte grise. Je pense que ça doit être là que je vais retrouver l’artiste

OLIVIER LOVEY: Bonjour

JEMIMA: Bonjour je m’appelle Jemima

JEMIMA: Wouah punaise, c’est super beau! Avec des arbres en fond, mais en photo. Il y a un miroir par terre et une sorte d’écran. Moi je connais l’écran vert, mais là il est bleu. Il y a des fleurs, il y a un banc, il y a des flashs. Vu que mon père a fait de la photographie, ça me dit quelque chose quand même: je pense que c’est un studio de photo. Mais je vois des peintures sur le mur: vous faites aussi de la peinture? Ou ça, c’est quelqu’un d’autre qui était avant vous qui l’a peint?

OLIVIER LOVEY: C’est exactement ça: je ne fais pas du tout de peinture et je n’ai jamais eu la force de peindre en blanc le mur. Donc, c’est un vestige de l’ancienne propriétaire.

JEMIMA: On est où ici en fait?

OLIVIER LOVEY: Alors ici c’est mon atelier de photographie, mais j’avoue qu’il y a une partie dédiée au stockage. Et une partie où je fais des clips vidéo et des photos. Mais mon travail est souvent à l’extérieur, ça explique un peu le cheni qu’il y a ici. Ça ressemble un peu à ma chambre.

JEMIMA: J’ai trouvé quelques informations sur internet, sur vous, Je vous les lis: “Olivier Lovey réalise des installations photographiques in situ à l’aide de collages de stickers pour l’espace public. L’artiste superpose le réel et son double photographique, cherchant à éveiller le regard des gens qui passent pour créer un léger trouble pour la perception de l’espace environnant. Une façon de révéler ou de mettre en valeur une architecture ou un élément urbain familier.” Est-ce que ça vous parle?

OLIVIER LOVEY: C’est la description d’un projet en particulier, que j’ai commencé en 2016, “Miroir aux alouettes”. Et oui en effet, je me suis reconnu pour ça. Mais je fais aussi des portraits, je fais d’autres choses, mais on va dire que c’est ok.

JEMIMA: Mais c’est quoi “Miroir aux alouettes” du coup?

OLIVIER LOVEY: C’est le nom de de ma série où je colle des photos dans l’espace public. C’est une superposition de deux images, une image du réel et sa reproduction. C’est quelque chose d’un peu ludique que j’ai commencé en 2016.

JEMIMA: Vous cherchez à montrer quoi au monde avec ça?

OLIVIER LOVEY: Je pense qu’il y a deux choses. La première, c’est que j’aime beaucoup m’émerveiller du monde, mais surtout de mon monde intérieur. Donc c’est une sorte d’évasion: je crée en quelque sorte un monde parallèle. Parce que ça n’existe pas, ça me fait fantasmer. Il y a aussi quelque chose de très réflexif sur la photographie, vu que je ne fais que de la photo dans ma vie. Le fait de photographier des photos, c’est une manière de me poser des questions. C’est aussi une façon de voir peut-être quand est-ce que commence la représentation et quelles sont les différences entre représentation et réel.

JEMIMA: En fait ça devient une limite imaginaire ou même fantastique ce que vous faites?

OLIVIER LOVEY: Oui, c’est ma première intention je pense.

JEMIMA: Alors vous êtes photographe et je ne dis pas qu’Instagram peut faire la même chose, mais être photographe pour vous ça a encore de la valeur aujourd’hui, avec toutes les personnes qui font des photos?

OLIVIER LOVEY: Je pense qu’il y a différents types de photographie. Tu peux photographier la nourriture que tu manges à midi et ce n’est pas la même chose que la photo de ta maman le jour de son mariage. Et les photos que je crée c’est encore autre chose, c’est un autre niveau. Et ça marche beaucoup moins bien d’ailleurs sur Instagram que la nourriture dans un plat… Mais c’est toute une démarche en fait, ce n’est pas simplement un instantané. C’est beaucoup plus long. Et je le fais surtout pour moi, si d’autres personnes veulent regarder, c’est très bien, mais d’abord c’est pour moi.

JEMIMA: Cette passion de la photographie est-elle arrivée toute seule?

OLIVIER LOVEY: Alors pas du tout, parce que j’ai le souvenir que j’ai c’est que quand j’étais plus jeune, je n’ai jamais pris une photo. Quand mes parents me demandaient de faire des photos de famille, je détestais ça! En fait, j’ai fait un master en psychologie, mais ça ne m’a pas plu. Il fallait donc trouver une autre voie et j’ai voulu faire du graphisme. En faisant du graphisme, je suis tombé par hasard sur la photo et là, tout d’un coup il y a eu un déclic – c’est le cas de le dire. Ça a soudain été une évidence; j’avais vraiment envie de faire plutôt de la commande je n’ai pas pensé du tout à un travail artistique. C’est un concours de circonstances qui m’a amené à faire plutôt un travail artistique.

JEMIMA: Vous avez dit avant que vous travaillez beaucoup dehors. Est-ce que ça vous sert à quelque chose du coup de travailler en studio?

OLIVIER LOVEY: Le studio, c’est très différent; c’est un espace sans discours, un espace de liberté. J’ai commencé par ça et vu que j’aime créer des mondes un peu alternatifs, le studio offre une toile vierge. Là en ce moment c’est le bordel, mais si on cadre juste le bleu, c’est juste un fond bleu mais ça peut devenir un ciel comme ça si on met une lumière particulière. Tout est finalement maîtrisable et j’aime vraiment beaucoup ça. C’est très très différent quand on est dehors: on peut s’aider du décor, il y aura peut-être un mur en pierre qui va donner une ambiance et la lumière naturelle peut être très belle. Mais le studio, c’est vraiment bien si on veut s’exprimer.

JEMIMA: Ce miroir qui est par terre et ces deux bouquets de fleurs qui sont dans un pot ça vous sert à quelque chose?

OLIVIER LOVEY: Le miroir par terre c’est juste une sorte de réflecteur: Il permet de reprendre la lumière et de la balancer en dessous du menton par exemple pour enlever les ombres. Les fleurs, je les utilise souvent pour faire des doubles expositions. J’aime bien ça, mélanger deux images sur la même pellicule ou en numérique sur le même fichier. Donc, je fais une photo d’une personne, je fais une photo des fleurs et puis ça se mélange: j’aime bien la surprise. Je n’aime pas trop maîtriser… Je suis control freak dans pas mal de choses, mais ce que je cherche dans ma ma ma photo, c’est premièrement de m’émerveiller. J’essaie les trucs et puis tout d’un coup il se passe quelque chose et je me dis “incroyable ce truc!” Et c’est là mon amusement. Après les problèmes commencent…

JEMIMA: À quel moment vous vous êtes dit que faire de grandes images – et pas forcément dans des cadres – ça allait être beaucoup plus intéressant à faire en tant qu’artiste?

OLIVIER LOVEY: Je pense que c’est une démarche assez évidente pour moi. Vu que je crée des mondes un peu fantastiques, l’idée c’est de s’immerger dedans. Et le fantasme de rentrer dans l’image m’est apparu. Ma première installation était un long corridor et on rentrait littéralement dans la photo. C’était un peu symbolique et il ne se passait pas grand-chose en rentrant dans cette photo, mais l’idée était là. Je pense qu’ensuite j’ai cherché à mettre les gens dans un décor, à faire participer le spectateur. Le côté peut-être un peu grandiose, la grandeur de de ces images, est aussi important pour moi. Puis je suis un peu judéo chrétien, j’ai besoin qu’on sente le travail derrière ce que je fais. Donc plus c’est grand, plus j’ai l’impression que ça a de la valeur.

JEMIMA: Merci! J’espère qu’on pourra se revoir. À très bientôt du coup!

OLIVIER LOVEY: Merci beaucoup d’être venue.

 

°°

ART’S COOL autrement dit “Art is cool”!

C’est un rendez-vous avec une œuvre d’art contemporain suisse regardée, expertisée et questionnée par des jeunes gens auxquels répond à sa façon l’artiste qui a réalisé l’œuvre. C’est simple, non?

Durant cette troisième saison, notre podcast invite les jeunes à dialoguer avec les artistes dans leurs ateliers, quelque part en Suisse. Chaque épisode vous plonge au cœur de la création artistique à travers deux séquences complémentaires: d’abord une exploration immersive de l’atelier, puis une discussion autour d’un objet intriguant.

Aujourd’hui, Jemima a rencontré Olivier Lovey dans son atelier à Sion (Valais).

Collectionnons l’art contemporain avec nos oreilles! Le site artscool.ch rassemble tous les épisodes diffusés depuis l’automne 2021. Une collection variée et grandissante! Vous y trouverez aussi les portraits des jeunes aficionadas et aficionados d’art contemporain, les mini bio des artistes interviewés ainsi que les photos des œuvres.

Si vous souhaitez contribuer au rayonnement du podcast ART’S COOL n’hésitez pas à en parler autour de vous, à vous abonner et à lui attribuer cinq étoiles sur votre plateforme d’écoute préférée. Vous pouvez aussi nous suivre sur Instagram, sur le compte young_pods.

Le podcast ART’S COOL est réalisé et diffusé grâce au précieux soutien de la Loterie Romande, de la Fondation Ernst Göhner, de la Fondation Françoise Champoud, de la Fondation Leenaards, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz, des cantons de Berne, Valais, Vaud.

Interview et voix: Florence Grivel.
Musique et habillage sonore: Christophe Gonet.

C’est une production Young Pods.