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Maryam & Maëlle Cornut

Sion, passage inférieur de la gare: Maryam se laisse guider par les trames colorées de Maëlle Cornut et elle apprend que les motifs ont été réalisés au pochoir. Mais elle se demande ce que cela veut dire.

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Maryam
Âge: 16 ans

Ton/votre heure préférée? 22.00: le cerveau apprend le plus vite le voc d’allemand.
Quelle est l’odeur de la joie? Les repas de mon père: ça sent les épices arabes.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Dans ma chambre.

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Maryam
Âge: 16 ans

Ton/votre heure préférée? 22.00: le cerveau apprend le plus vite le voc d’allemand.
Quelle est l’odeur de la joie? Les repas de mon père: ça sent les épices arabes.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Dans ma chambre.

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Maëlle Cornut
Année de naissance: (*1986)

Ton/votre heure préférée? Juste avant l'aube.
Quelle est l’odeur de la joie? L'eau salée de la mer.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? La forêt.

Maëlle Cornut, Continuum, 2022 © Christophe Voisin

Artiste: Maëlle Cornut (*1986)
Titre de l’oeuvre: Continuum
Année: 2022
Technique: Fresque murale (bombes de peinture et pochoirs)
Dimensions: 420 m2 (surface totale des murs)
Lieu d’exposition: Gare CFF de Sion, Passage inférieur

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Maëlle Cornut
Année de naissance: (*1986)

Ton/votre heure préférée? Juste avant l'aube.
Quelle est l’odeur de la joie? L'eau salée de la mer.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? La forêt.

Transcription de l'épisode

Salut! Je m’appelle Maryam, j’ai seize ans, j’habite à Sierre.

 

L’art pour moi, ça fait partie du monde.

 

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec une œuvre d’art de Maëlle Cornut qui se trouve dans le passage inférieur de la gare de Sion. Tu viens?

 

MARYAM: On se trouve à la place de la gare. On va voir où elle se trouve. Donc il semble que je m’approche d’un passage sous-voies. Dès l’entrée, on voit que c’est Maëlle Cornut qui a fait cette œuvre. Ce sont des lignes de différentes couleurs qui se rejoignent. Des couleurs très chaudes: jaune, orange, rouge… et des deux côtés. C’est comme si on entrait dans une autre dimension.

Ce sont de petits motifs en forme d’hélice. Il y a deux sortes de motifs. Il y a les motifs avec des traits et on voit aussi à notre gauche des sortes de fleurs. On est en plein centre du passage sous-voies et on voit qu’il y a des lignes sur toutes les extrémités. Il y a des motifs partout où il y a une entrée et du coup une sortie.

La deuxième que je vois est plutôt sur des tons roses, rouges, avec d’autres motifs. Là, on a plutôt des carrés, des sortes de lignes. Et ça continue jusqu’en haut du passage. On voit qu’elle a voulu proposer plusieurs couleurs, parce que là, je vois de loin, du bleu. Et là, en face de moi, c’est plutôt du vert et des lignes de plus en plus grandes qui se rejoignent encore et encore. Elle a voulu faire un chemin: tous les gens se rejoignent au même endroit par différents chemins.

C’est dynamique. J’aime beaucoup. Les motifs sont très beaux, c’est très bien fait. Ça me fait penser un peu à des motifs indiens, aux Mandalas que je faisais quand j’étais petite.

Je vais lire la notice: « Continuum » de Maëlle Cornut. Cette œuvre a été réalisée en 2022. C’est une fresque murale réalisée avec des bombes de peinture et des pochoirs et la surface est de 420 m2.

Le titre « Continuum », je pense que ça veut dire que c’est des lignes qui ne s’arrêtent. Je vais maintenant poser quelques questions à l’artiste.

MAËLLE CORNUT: Hello Maryam, merci pour tes questions. Je vais tenter d’y répondre.

MARYAM: Pourquoi avoir choisi Sion et pas une autre ville plus grande, avec beaucoup plus d’habitants?

MAËLLE CORNUT: arce que ce projet a été réalisé dans le cadre d’un concours et que ce concours était spécifiquement pour la ville de Sion. Et c’est vrai qu’en tant que Sédunoise, j’étais très heureuse de pouvoir imaginer un projet pour ma ville et pour ses habitants.

MARYAM: Pourquoi différents motifs?

MAËLLE CORNUT: Les motifs sont différents sur chaque mur, on pourrait un peu les séparer en deux grandes catégories. Il y a une catégorie de motifs qui est au nord, vers le haut, donc côté McDonald’s et Raiffeisen, où les motifs font un peu écho à la ville de Sion du passé, parce qu’elle est plus proche justement de la vieille ville et des châteaux. Et là, j’ai choisi de travailler avec des motifs issus de trames de crochets, donc de pochoirs ou de vieux rideaux qui étaient faits à la main et, à l’époque, traditionnellement plutôt par des femmes. L’autre grande catégorie de motifs sont les motifs qui se situent plutôt vers le bas du sous-voies, donc vers le sud et plutôt vers la ville du futur où il y a déjà beaucoup de changements et où ce quartier va se métamorphoser dans les prochaines cinquante années. Et donc tous les motifs qui sont de ce côté là, du côté sud, sont issus de l’univers plutôt industriel qu’on pourrait aussi plutôt rattacher à un univers masculin, bien que ça se discute.

L’idée c’est que ces univers de motifs se rejoignent à l’intérieur du sous-voies, qui se fondent, qui se métamorphosent. On ne sait plus vraiment d’où ils viennent. J’aimais bien cette idée justement que ça crée une sorte de continuité entre le passé et le futur, le masculin et le féminin, le fait main et le fait par des machines.

MARYAM: Pourquoi avoir donné ce titre à l’œuvre? Ça me fait penser un peu à du latin.

MAËLLE CORNUT: Tu as raison, “Continuum” ça vient effectivement du latin et d’ailleurs Continuum, c’est aussi le même mot en français et en anglais. J’aimais bien cette idée que le titre soit lisible dans plusieurs langues: ainsi on évitait aussi des problèmes de traduction. « Continuum », ça fait vraiment référence à l’idée de continuité dont je viens de parler. Et puis il y a aussi l’idée du continuum espace-temps, de la continuité justement entre l’espace et le temps, et donc du voyage dans le temps. Et je trouvais que ça marchait bien avec cette idée de ce sous-voies qui est placé justement un peu entre l’action du passé et finalement l’action de l’avenir. Et donc, tu as raison, c’est vraiment, comme tu le disais avant, comme si on entrait dans une autre dimension.

MARYAM: Au niveau technique, j’ai vu que ça avait été réalisé avec des pochoirs. Je ne sais pas du tout ce que c’est. Donc avec plaisir, si vous pouvez m’expliquer.

MAËLLE CORNUT: Un pochoir, c’est un peu comme une grande feuille qui pourrait être en papier, en carton, en plastique ou encore dans d’autres matières dans laquelle on fait des découpes. Ces découpes, on peut les faire à la main ou à la machine. On appelle ça de la découpe numérique. C’est ce que j’ai fait, moi pour que ce soit vraiment très précis. Et puis, on met cette feuille avec ces ouvertures contre un support. Dans ce cas, c’était contre le mur. Il faut vraiment qu’il n’y ait pas d’espace entre la feuille et le support, pour que ce soit précis. Ensuite, on vient apposer de la peinture. Là, c’était avec des bonbonnes. L’air et la peinture qui sortent des bonbonnes se placent uniquement où il y a des trous et où il y a un bout de mur.

Ça permet d’avoir le même motif sur de grandes distances et aussi de réaliser justement ces effets de dégradé.

MARYAM: Combien de temps aussi ça vous a pris de faire cette œuvre?

MAËLLE CORNUT: Trois semaines pour la réalisation de l’œuvre. Grégoire Fumeaux a collaboré avec moi pour la réalisation. Donc on était deux. En gros, ça faisait à peu près deux cents heures de travail par personne. Pour l’ensemble du projet, du début du concours avec les idées et tout ça, c’est à peu près une année. Mais c’est pas une année où on travaille dessus tous les jours.

Bye Bye Maryam. Merci beaucoup pour ton retour. Ça m’a fait très plaisir de le découvrir.
Et bonne suite.

 

°°

ART’S COOL autrement dit “Art is cool”!

C’est un rendez-vous avec une œuvre d’art contemporain suisse regardée, expertisée et questionnée par des jeunes gens auxquels répond à sa façon l’artiste qui a réalisé l’œuvre. C’est simple, non?

Durant cette deuxième saison, notre podcast vous invite à des explorations hors des lieux habituels d’exposition, le plus souvent en plein air! Chaque semaine, ou presque, nous découvrons ainsi ensemble une création artistique située dans l’espace public quelque part en Suisse.

Aujourd’hui, il a été question de « Continuum » de Maëlle Cornut , examinée par le regard curieux de Maryam. Ne manquez pas de découvrir l’œuvre d’art en personne, dans le passage inférieur de la gare de Sion.

Collectionnons l’art contemporain avec nos oreilles! Le site artscool.ch rassemble tous les épisodes diffusés depuis l’automne 2021. Une collection variée et grandissante! Vous y trouverez aussi les portraits des jeunes aficionadas et aficionados d’art contemporain, les mini bio des artistes interviewés ainsi que les photos des œuvres.

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Le podcast ART’S COOL est réalisé et diffusé grâce au précieux soutien de la Loterie Romande, du Pour-cent culturel Migros, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz, des cantons d’Argovie, Bâle-Ville, Berne, Glaris, Grisons, Obwald, Saint-Gall, Soleure, Thurgovie, Valais, Vaud, Zoug et Zurich, ainsi que des villes de Genève, Winterthur, Yverdon-les-bains, Zoug et Zurich.

Avec les voix de Florence Grivel pour la version française et de Stephan Kyburz pour la version allemande.
Musique et habillage sonore par Christophe Gonet.

C’est une production Young Pods.