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Bethel & Corinne Vionnet

MusĂ©e d’art du Valais: Bethel s’étonne du caractĂšre un peu fantomatique de la ville situĂ©e au pied du mont Fuji dans l'Ɠuvre de Corinne Vionnet.
Bethel _ Corinne Vionnet

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Bethel
Âge: 14 ans

Ton parfum de glace préféré? Vanille.
C'est quoi l'odeur de l’étĂ©? Le goudron mouillĂ©.
Le plus bel endroit du monde? La GrĂšce.

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Bethel
Âge: 14 ans

Ton parfum de glace préféré? Vanille.
C'est quoi l'odeur de l’étĂ©? Le goudron mouillĂ©.
Le plus bel endroit du monde? La GrĂšce.

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Corinne Vionnet (*1969)

Votre parfum de glace préféré? Généralement des sorbets. Je ne pense pas avoir un parfum préféré. J'aime bien découvrir.
C'est quoi l'odeur de l’étĂ©? Les odeurs dans la cuisine, lorsqu'on prĂ©pare des confitures ou du pesto par exemple.
Le plus bel endroit du monde? Dans les bras de mon mari.

Corinne Vionnet, FUJISAN, 2007, impression photographique sur aluminium (1_6) © Musées cantonaux du Valais, Sion. Corinne Vionnet

Corinne Vionnet, Fujisan, 2007, impression photographique sur aluminium (1:6) © Musées cantonaux du Valais, Sion.

Artiste: Corinne Vionnet (*1969)
Titre de l’Ɠuvre: Fujisan
Année: 2007
Technique: Photographie (impression; papier contrecollé sur aluminium)
Dimensions: 90 x 120 cm
Lieu d’exposition:

MusĂ©e d’art du Valais

Place de la Majorie 15
1950 Sion

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Corinne Vionnet (*1969)

Votre parfum de glace préféré? Généralement des sorbets. Je ne pense pas avoir un parfum préféré. J'aime bien découvrir.
C'est quoi l'odeur de l’étĂ©? Les odeurs dans la cuisine, lorsqu'on prĂ©pare des confitures ou du pesto par exemple.
Le plus bel endroit du monde? Dans les bras de mon mari.

Transcription de l'épisode

 

Salut! Je m’appelle Bethel. J’ai quatorze ans et j’habite Ă  Sion.

L’art pour moi, c’est de montrer l’avis de chacun sur les Ɠuvres.
Et j’ai rendez-vous avec une Ɠuvre d’art au musĂ©e d’art de Sion. Tu viens?

BETHEL:

Bonjour. J’ai rendez-vous avec l’Ɠuvre qui s’appelle “Fujisan” de Corinne Vionnet. OĂč se trouve-t-elle?

ACCUEIL DU MUSÉE:

Bienvenue. Vous la trouverez dans la salle 17 du musĂ©e d’art, tout en haut de l’escalier du deuxiĂšme Ă©tage. Bonne visite!

BETHEL:

 

VoilĂ , on a traversĂ© le deuxiĂšme bĂątiment et maintenant je me dirige vers l’Ɠuvre. Ah, il y a encore un escalier. C’est donc lĂ ! C’est une salle qui illuminĂ©e et assez claire; je la trouve plutĂŽt sympa.

Je crois que j’ai repĂ©rĂ© l’Ɠuvre: je vois une ville ou un village, je dirais des habitations, une montagne. Le ciel est bleu, donc je dirais que c’est la journĂ©e. C’est assez illuminĂ©, mais sombre au niveau du village, il y a notamment quelques vĂ©gĂ©tations, des arbres et un rocher, un peu transparents. Je trouve l’image trĂšs belle, personnellement avec ses effets d’illusion. C’est ça qui rend l’Ɠuvre unique. C’est comme si une personne myope voyait l’Ɠuvre, donc c’est assez flou. La chose qu’on voit le mieux, c’est la montagne avec de la neige dessus. Si on s’approche, on voit un peu plus en dĂ©tail les arbres et notamment le rocher sur le cĂŽtĂ© qu’on voit un peu moins si on recule. On voit l’arriĂšre du village tout au fond, qui est proche de la montagne. Ce n’est pas une peinture. Et plus qu’une montagne, je dirais que c’est un volcan, mais avec du blanc dessus. Et je ne sais pas pourquoi il y a ce blanc, si c’est un volcan. Je vais lire la fiche technique.

Cette Ɠuvre a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 2007, c’est une photographie et ses dimensions sont de 90 x 120 cm. C’est une Ɠuvre qui s’appelle “Fujisan” de Corinne Vionnet.

J’ai des questions pour l’artiste:

  • Le titre “Fujisan” me fait penser Ă  un nom asiatique et donc l’Ɠuvre me dit apparemment que c’est un village qui fait partie d’un pays asiatique. Est ce que c’est le cas?
  • Pourquoi cet effet d’illusion flou?
  • OĂč se trouve ce village qui m’a l’air plutĂŽt triste et un peu abandonnĂ©?
  • J’ai l’impression que c’est des images superposĂ©es. Du coup, quelques-unes sont floutĂ©es, l’une par-dessus l’autre.
  • Est-ce que vous avez pris cette photo? Ou est-ce vous l’avez cherchĂ©e sur Internet? Ou est-ce une photo d’un voyage que vous avez fait, que vous avez apprĂ©ciĂ© ou un endroit qui vous tient Ă  cƓur particuliĂšrement?
  • Qu’est-ce que vous avez voulu nous montrer? Est-ce que vous avez voulu nous apprendre quelque chose?

CORINNE VIONNET:

“Fujisan” signifie en japonais le mont Fuji qui se trouve au Japon. Donc bel et bien, ce titre est asiatique, comme tu le disais. J’ai longtemps pensĂ© que “San” ajoutĂ© Ă  “Fuji”, “Fujisan” Ă©tait honorifique, comme pour personnaliser cette montagne. Mais en fait, dans ce contexte, ça signifie le mont ou la montagne. Donc du coup, “Fujisan”, le mont Fuji.

Pourquoi cette illusion de flou? Le flou ici est le rĂ©sultat d’une centaine d’images superposĂ©es les unes sur les autres. Comme tu vois, le mont Fuji est un peu plus net que le reste, car la superposition s’est principalement concentrĂ©e sur cette montagne. Et pour le reste de l’image, c’est un peu comme une surprise et j’espĂšre qu’il y a plusieurs lectures. Qu’il y a certains dĂ©tails qui ressortent dans des moments diffĂ©rents, quand on regarde cette image.

OĂč se trouve le village qui semble triste et abandonnĂ©? Oh, je n’avais jamais rĂ©alisĂ© l’aspect triste de cette ville, sur le devant de cette image. La superposition de plusieurs images amĂšne Ă  un mĂ©lange qui peut, par exemple, mĂ©langer des bĂątisses en bois avec des bĂątisses en bĂ©ton ou de la verdure. En plus, le mont Fuji est une montagne particuliĂšrement symĂ©trique: il y a des images qui proviennent d’un autre point de vue. Cela peut ĂȘtre la ville de Yoshida qui n’est pas abandonnĂ©e du tout, mais ça peut ĂȘtre aussi, par exemple, ĂȘtre le lac Kawaguchi.

Est-ce que ce sont des images superposĂ©es? Oui, oui, tout Ă  fait. Dans cette Ɠuvre, il y a une centaine d’images superposĂ©es. Elles sont toutes mises Ă  un taux de transparence. Et si tu ressortais une seule image de cette composition, de cette centaine d’images, elle serait en majoritĂ© transparente. C’Ă©tait important pour moi, parce que ça me fait penser un peu Ă  notre souvenir. À nos souvenirs qui s’effacent doucement.

Est ce que vous avez pris cette photo, ou l’avez-vous trouvĂ©e sur Internet. S’agit-il d’une photo prise lors d’un voyage. Et est-ce un paysage qui vous plaĂźt beaucoup? Je n’ai pris aucune photo pour confectionner ce mont Fuji. D’ailleurs, pour d’autres monuments de cette sĂ©rie intitulĂ©e “Photo Opportunities”, les photos proviennent toutes de l’internet, de sites de partage d’images. Il y a d’ailleurs des lieux dans lesquels je ne suis jamais allĂ©e, comme par exemple le Taj Mahal en Inde, ou plein d’autres en fait. Et j’aime beaucoup le Japon et le mont Fuji est un endroit qui me touche Ă©normĂ©ment. D’ailleurs, je travaille en ce moment avec un artiste japonais pour effectuer ensemble un panorama sur le sujet du mont Fuji.

Que voulez-vous nous montrer? L’idĂ©e de rĂ©colter des images de l’internet et d’en faire cette composition, comme ici avec le Fujisan, c’est de souligner le pouvoir de l’image, ainsi que notre comportement avec la photo. Ce besoin de prendre des photos et de les partager sur les rĂ©seaux sociaux. Ici, je prends comme exemples des lieux ou monuments connus. Quand on voyage, par exemple Ă  Paris, on va voir la tour Eiffel et on prend une photo. C’est une partie du rituel. Ces images sont finalement assez uniformes; elles correspondent Ă  ce que tout le monde connaĂźt dĂ©jĂ . Et cela est un point important: quand on prend une photo d’un monument cĂ©lĂšbre, on fait une image d’une image. Comme si nous Ă©tions prĂ©programmĂ©s pour faire cette photo. Et certes, cette photo est unique pour chacun de nous. C’est un souvenir. Mais une fois que je rassemble ces centaines d’images les unes sur les autres, en transparence, je tente de parler de ce pouvoir, de l’image, de notre mĂ©moire collective.

TrĂšs belle suite Ă  toi. Ciao!

°°

“ART’S COOL autrement dit “Art is cool”!

C’est un rendez-vous avec une Ɠuvre d’art contemporain suisse regardĂ©e, expertisĂ©e et questionnĂ©e par des jeunes gens auxquels rĂ©pond Ă  sa façon l’artiste qui a rĂ©alisĂ© l’Ɠuvre. C’est simple, non?

Aujourd’hui, il a Ă©tĂ© question de “Fujisan” de Corinne Vionnet, visionnĂ©e, examinĂ©e par le regard curieux et expert de Bethel.

Ne manquez pas d’aller dĂ©couvrir en vrai l’Ɠuvre dont il Ă©tait question au MusĂ©e d’art du Valais.

Et collectionnez l’art contemporain avec vos oreilles! Retrouvez-nous presque chaque semaine pour complĂ©ter votre collection avec un nouveau focus sur une Ɠuvre rĂ©cente d’un ou d’une artiste suisse.

Vous trouverez les portraits des jeunes aficionadas et aficionados d’art contemporain, les mini bio des artistes interviewĂ©s ainsi que les photos des Ɠuvres sur le site artscool.ch.

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Le podcast ART’S COOL est rĂ©alisĂ© et diffusĂ© grĂące au prĂ©cieux soutien de la Loterie Romande, de Pro Helvetia, de la Fondation Gandur pour la Jeunesse, de la Fondation Ernst Göhner, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz et du Pour-cent culturel Migros.

Avec les voix de Florence Grivel pour la version française et de Stephan Kyburz pour la version allemande.
Musique et habillage sonore par Christophe Gonet.

C’est une production Young Pods.