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Asiana & Carlos Martinez / Pipilotti Rist

Saint-Gall, Place Raiffeisen: Asiana visite le "Roten Platz – Stadtlounge St. Gallen", de Pipilotti Rist et Carlos Martinez. Elle se demande si cette œuvre fait référence au tapis rouge déroulé pour les célébrités.
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MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Asiana
Âge: 19 ans

Ton/votre heure préférée? En été, vers 19h00, quand il fait encore clair et que la journée de travail est terminée. Et en hiver, à 11h00 du matin.
Quelle est l’odeur de la joie? La pluie d'été.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Ma chambre, là où je me sens très bien.

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Asiana
Âge: 19 ans

Ton/votre heure préférée? En été, vers 19h00, quand il fait encore clair et que la journée de travail est terminée. Et en hiver, à 11h00 du matin.
Quelle est l’odeur de la joie? La pluie d'été.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Ma chambre, là où je me sens très bien.

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Carlos Martinez
Année de naissance: (*1967)

Ton/votre heure préférée? L'heure bleue du soir.
Quelle est l’odeur de la joie? Le parfum de l'Atlantique, cela me rappelle les Asturies.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Ma bibliothèque.

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Pipilotti Rist & Carlos Martinez, Roter Platz – Stadtlounge St. Gallen © Fotos: Hannes Thalmann, Thomas Mayer

Artiste: Pipilotti Rist & Carlos Martinez (*1962/ *1967)
Titre de l’oeuvre: Roter Platz – Stadtlounge St.Gallen
Année: 2005
Technique: Installation (Tapis rouge en granulés de plastique, canapés, chaises, tables, transats, une Porsche, lumière)
Dimensions: 2644 m2
Lieu d’exposition: Raiffeisenplatz, 9000 St. Gallen

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Carlos Martinez
Année de naissance: (*1967)

Ton/votre heure préférée? L'heure bleue du soir.
Quelle est l’odeur de la joie? Le parfum de l'Atlantique, cela me rappelle les Asturies.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Ma bibliothèque.

Transcription de l'épisode

Salut à tous, je m’appelle Asiana, j’ai dix-neuf ans et je viens de St-Gall.

 

Pour moi, l’art c’est un terme très vaste, mais je dirais que quand je fais de l’art moi-même, c’est quelque chose qui me plaît. Et quand je regarde quelque chose, c’est quelque chose qui m’inspire ou me donne une idée, ou quelque chose dont on peut parler. C’est de l’art.

 

Aujourd’hui, j’ai rendez-vous avec une œuvre d’art de Carlos Martinez et Pipilotti Rist. Tu viens?

 

ASIANA: Je viens de marcher d’ici depuis l’arrêt de bus Bleicheli, et juste quand je tourne dans une grande rue, je tombe sur un sol rouge, la place rouge. Autour de moi, il y a des bâtiments assez modernes, mais aussi des bâtiments plus anciens. Et tous ont beaucoup de fenêtres, et certains ont aussi des façades colorées. Mais principalement, ce sont des couleurs grises, mates. L’ambiance est telle que certaines personnes se promènent ici, c’est une partie de la ville, l’œuvre d’art. C’est intégré dans la vie quotidienne. Et sur cette place, des hommes d’affaires, des enfants, des adolescents passent simplement. Et maintenant, nous allons découvrir l’œuvre d’art ensemble.

La place présente un très grand sol rouge, comme un tapis rouge. Dessus, il y a beaucoup de bancs, des tables qui sont aussi rouges. Tout est fait du même matériau, avec des formes très organiques et arrondies. Il n’y a pas de coins. Ce sont toutes des formes arrondies, sur lesquelles on peut s’asseoir ou pique-niquer. Il y a aussi une fontaine, qui n’est pas ovale ou ronde, mais qui a une forme ludique. Et on voit sur la place des gens qui utilisent les sièges. Le matériau avec lequel toute la place et tous les sièges et bancs sont recouverts est mousseux, aéré et il semble très léger. Au-dessus de nous, il y a des balles énormes qui ressemblent à des perles et qui brillent aussi la nuit de différentes couleurs. Donc maintenant, pendant la journée, elles sont blanches, d’une sorte de couleur de perle.

C’est l’œuvre « Place rouge – Stadtlounge St-Gall » de l’artiste Pipilotti Rist et de l’architecte Carlos Martinez. L’œuvre est située près de la place Raiffeisen à St-Gall et a été réalisée en 2005. Elle se compose d’un tapis rouge en granulés de plastique, de canapés, de chaises, de tables, de transats et d’une Porsche rouges. Le soir, les corps lumineux brillent. La place rouge mesure 2664 mètres carrés.

Maintenant, j’ai quelques questions pour l’architecte Carlos Martinez.

CARLOS MARTINEZ: Bonjour Asiana, je suis ravi de pouvoir discuter avec toi de la Stadtlounge St-Gall.

ASIANA: Je me demande si la couleur rouge et aussi le tapis rouge sont une référence aux tapis rouges où les célébrités passent lors des premières de films.

CARLOS MARTINEZ: La couleur rouge a de nombreuses raisons différentes. Il était important que ce soit une couleur forte, car le quartier était très morcelé, très hétérogène. Cela devait être une déclaration forte. Il est également important de dire que le logo de la Banque Raiffeisen à l’époque n’était pas rouge. C’était des épis: jaune, orange, bleu. Donc le rouge de la banque est venu après, après notre projet de la Stadtlounge. Et il est vrai que le tapis rouge, le déroulement du tapis pour les habitants de la ville, pour les voisins, pour les clients, pour le peuple, pour tous, nous déroulons le tapis rouge. Et ainsi, bien que nous définissions fortement ce quartier, nous n’excluons personne. Le tapis rouge est déroulé.

ASIANA: Je me demande également si le projet a rencontré des résistances auprès de la Ville de St-Gall ou de la population. Et avez-vous été invités en tant que duo d’artistes à le réaliser.

CARLOS MARTINEZ: Oui, nous avons été invités en tant que duo à participer au concours. C’était presque une obligation de s’associer en tant qu’artistes et architectes ou architectes paysagistes et de participer. C’était très agréable pour nous. Je connaissais Pipilotti depuis longtemps et nous avons déjà collaboré sur de nombreux projets différents. C’est une très bonne et très fine collaboration sur un pied d’égalité – même si elle est une star. Au début, certaines parties de la population nous ont reproché de créer un espace public pour une banque, cela ne se faisait pas. Mais mon opinion personnelle est que la Stadtlounge n’aurait pas existé sans ce projet public-privé. Sans ces 2,4 millions que la banque a payés pour la surface et le design, la Stadtlounge n’aurait probablement pas existé. Donc je trouve que c’est une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties prenantes.

ASIANA: Pourquoi rouge? Et pourquoi pas une autre couleur? Et a posteriori, si vous pouviez refaire ce projet, choisiriez-vous une autre couleur?

CARLOS MARTINEZ: Non, je ne choisirais pas une autre couleur. C’est le rouge et précisément ce rouge que j’aime beaucoup et qui caractérise vraiment cette Stadtlounge. On m’a déjà posé cette question de manière très persistante lors d’une remise de prix, lorsque nous avons remporté le grand prix du marketing et de l’architecture, à Lucerne, on m’a demandé si je ferais une place bleue pour Lucerne. Là, je dois bien sûr dire « non », nous ne ferions pas une place bleue pour Lucerne et nous ne ferions pas non plus de Stadtlounge. C’est unique, c’est St-Gall. Et le rouge est la seule couleur appropriée, à mon avis.

ASIANA: Ce qui me surprend aussi beaucoup, c’est la Porsche. A-t-elle une signification? A-t-il été demandé d’inclure une Porsche comme partie de la place rouge?

CARLOS MARTINEZ: Comme le quartier était si morcelé et que chaque partie était très différente et présentait des défis très différents, nous avons choisi un thème pour chaque partie: le vestiaire, l’esplanade de la synagogue, l’espace de rencontre, la fontaine, etc. Et pour cette partie où se trouve la Porsche, nous avions des places de parking que nous ne pouvions pas et ne voulions pas supprimer, mais là où la Stadtlounge se connecte précisément à la zone piétonne, nous voulions créer quelque chose de spécial. Il était clair pour moi, que nous ne pouvions pas simplement mettre un canapé ou un siège entre les voitures. Et aucune autre sculpture n’aurait eu de sens. L’idée est donc venue de cacher une Porsche, ce véhicule de luxe, cette forme très reconnaissable, sous le tapis rouge de cette Stadtlounge. Pour que l’on puisse y monter dessus, que les enfants y sautent. Elle est devenue très populaire. Elle n’est pas là par hasard à cet endroit. Elle a aussi reçu une amende. Il y a une histoire que j’aime toujours raconter, celle du Munichois qui est venu à St-Gall et qui ne savait pas que le tapis était déroulé ce vendredi soir-là, et donc sa Porsche est passée sous le tapis…

Mais nous n’avons reçu aucun soutien de Porsche. Nous avons demandé plusieurs fois de pouvoir reproduire la forme. Mais nous ne l’avons pas obtenue. Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que nous avons testé tous les autres meubles à l’échelle dans un petit modèle en argile à l’époque. Et nous les avons ensuite scannés et agrandis une fois que nous étions sûrs que les formes étaient correctes. Pour la Porsche, nous avons cherché longtemps comment obtenir ces plans, jusqu’à ce que notre apprenti dise, pourquoi ne pas acheter un modèle Porsche et le scanner. C’est ce que nous avons fait et c’était beaucoup plus facile de créer cette forme de Porsche en taille réelle. Bien sûr, c’est une Porsche en plastique que nous avons fabriquée à la main. Mais il y a encore beaucoup de gens aujourd’hui qui disent qu’il y a une vraie Porsche en dessous… car j’ai fait une blague avec ma femme Fatima, en louant une Porsche, ou plutôt, je l’ai eue de la City-Garage pour un week-end, quand je leur ai parlé de l’idée. Nous avons ensuite placé la Porsche le jeudi soir, le vendredi, le samedi. Beaucoup de gens l’ont vue. Le dimanche, nous l’avons utilisée nous-mêmes. Et le lundi, cette Porsche en plastique est arrivée sur le chantier. Et aujourd’hui, il y a encore des habitants de St-Gall qui disent qu’il y a “une vraie Porsche en dessous, je l’ai vue”.

Je te remercie Asiana pour cette conversation, courte et intéressante, et pour l’intérêt que tu portes à notre Stadtlounge à St-Gall.

 

°°

ART’S COOL autrement dit “Art is cool”!

C’est un rendez-vous avec une œuvre d’art contemporain suisse regardée, expertisée et questionnée par des jeunes gens auxquels répond à sa façon l’artiste qui a réalisé l’œuvre. C’est simple, non?

Durant cette deuxième saison, notre podcast vous invite à des explorations hors des lieux habituels d’exposition, le plus souvent en plein air! Chaque semaine, ou presque, nous découvrons ainsi ensemble une création artistique située dans l’espace public quelque part en Suisse.

Aujourd’hui, il a été question de « Roter Platz – Stadtlounge St.Gallen » de Pipilotti Rist et Carlos Martinez, examinée par le regard curieux d’Asiana. Ne manquez pas de découvrir l’œuvre d’art en personne à St-Gall, sur la Place Raiffeisen.

Collectionnons l’art contemporain avec nos oreilles! Le site artscool.ch rassemble tous les épisodes diffusés depuis l’automne 2021. Une collection variée et grandissante! Vous y trouverez aussi les portraits des jeunes aficionadas et aficionados d’art contemporain, les mini bio des artistes interviewés ainsi que les photos des œuvres.

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Le podcast ART’S COOL est réalisé et diffusé grâce au précieux soutien de la Loterie Romande, du Pour-cent culturel Migros, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz, des cantons d’Argovie, Bâle-Ville, Berne, Glaris, Grisons, Obwald, Saint-Gall, Soleure, Thurgovie, Valais, Vaud, Zoug et Zurich, ainsi que des villes de Genève, Winterthur, Yverdon-les-bains, Zoug et Zurich.

Avec les voix de Florence Grivel pour la version française et de Stephan Kyburz pour la version allemande.
Musique et habillage sonore par Christophe Gonet.

C’est une production Young Pods.