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Ivan & Haus am Gern

Bienne - Atelier de Haus am Gern (2/2): Ivan explore les territoires matériels et immatériels de Barbara Meyer Cesta et Rudolf Steiner avec divers objets qui racontent des histoires.
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MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Ivan
Âge: 19 ans

Ton/votre heure préférée? 22h, la journée se termine, juste avant de m’endormir.
Quelle est l’odeur de la joie? Les odeurs de nature.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Aller à l’étranger.

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Ivan
Âge: 19 ans

Ton/votre heure préférée? 22h, la journée se termine, juste avant de m’endormir.
Quelle est l’odeur de la joie? Les odeurs de nature.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Aller à l’étranger.

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Haus am Gern
Année de naissance: Barbara Meyer Cesta (*1959)

Ton/votre heure préférée? 6h du soir: la lumière est douce.
Quelle est l’odeur de la joie? Le vieux bois et le chat.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Une cave dans la montagne.


Année de naissance:
Rudolf Steiner (*1964)

Ton/votre heure préférée? Elle a dit 18h, je dis 17h30.
Quelle est l’odeur de la joie? Le chat.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Je n’en ai pas.

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Vue d'atelier: Haus am Gern, 2024 © art's cool

Artiste: Haus am Gern — Barbara Meyer Cesta (*1959) & Rudolf Steiner (*1964)
Domaines d'activité: art conceptuel, dessin, installation, photographie
Atelier situé à: Bienne

 

Collectif formé par Rudolf Steiner et Barbara Meyer Cesta, actif depuis 1997. Le duo se produit également sous le label rsbmc ou sous leurs noms respectifs.

Haus am Gern s’est d’abord fait connaître avec une série de photographies montrant le couple d’artistes en pleine intimité, capturées à l’aide d’une caméra sténopé (Kunsthaus Langenthal, 1998). Cette œuvre inaugure la collection intitulée “Autoportrait en tant que couple d’artistes”, que le duo présente régulièrement lors des expositions annuelles cantonales. À travers ces portraits, ils interrogent leur propre pratique et identité en tant que couple d’artistes, souvent avec subtilité et une pointe d’humour. Par exemple, un cactus aux yeux peints évoque des personnages de dessins animés aux expressions contradictoires (“Autoportrait en tant que couple d’artistes XXIV, (OUCH), 2015”).

L’exploration des conventions visuelles demeure au cœur de leur travail, tout comme l’attachement au contexte local, évoqué par le label “Haus am Gern”, qui suggère aussi bien une institution qu’un lieu de villégiature idyllique.

Avec "Haus am Gern", le couple crée une œuvre audacieuse et résolument indépendante du marché de l’art, qui peut parfois dérouter et inviter à repenser les limites du concept traditionnel de l’art. Leur démarche aborde des questions sociétales et des réflexions sur le rôle de l’art et de ses institutions.

Source: Dina Epelbaum: "Haus am Gern". In: SIKART Lexikon zur Kunst in der Schweiz, 2016. (Traduction art's cool)

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Haus am Gern
Année de naissance: Barbara Meyer Cesta (*1959)

Ton/votre heure préférée? 6h du soir: la lumière est douce.
Quelle est l’odeur de la joie? Le vieux bois et le chat.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Une cave dans la montagne.


Année de naissance:
Rudolf Steiner (*1964)

Ton/votre heure préférée? Elle a dit 18h, je dis 17h30.
Quelle est l’odeur de la joie? Le chat.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Je n’en ai pas.

Transcription de l'épisode

Salut, je m’appelle Ivan, j’ai dix-neuf ans, j’habite à Fribourg.


L’art pour moi, c’est une manière d’exprimer ses sentiments et ses émotions.


Aujourd’hui j’ai rendez-vous avec le duo d’artistes Haus am Gern dans leur atelier à Bienne, tu viens?

 

IVAN: Je suis à l’entrée de l’atelier, je viens de sortir de l’ascenseur et la première image que j’ai c’est une carte de la Suisse avec beaucoup de couleurs. On dirait un peu les couleurs de l’arc-en-ciel : il y a du jaune, de l’ orange, du rouge, du bleu, du vert et à l’intérieur de la Suisse il y a beaucoup d’inscriptions. Je ne connais pas exactement la langue dans laquelle elles sont écrites, mais on dirait de l’arabe. Ces inscriptions sont délimitées par des couleurs: ce sont les mêmes que celles qui délimitent la Suisse. Je trouve ça très intrigant. J’ai été confronté à cet objet et ensuite je suis entré dans l’atelier où je rencontre Barbara et Rudolf.

HAUS AM GERN – RUDOLF: Bonjour!

IVAN: D’abord, est-ce que c’est c’est l’une de vos œuvres?

HAUS AM GERN – BARBARA: C’est l’œuvre d’un ami à nous que j’ai rencontré en Egypte quand j’ai fait une résidence. Il est cinéaste; il est venu en Suisse car il avait une résidence à Berne. Il est venu ici, chez nous, bien sûr et il a dessiné une carte de la Suisse avec les noms des cantons et au milieu on peut lire Suisse, en arabe. Et ça nous rappelle à lui.
Là il y a deux œuvres de nos amis qui sont à Bruxelles et qui viennent d’Israël: ils sont rassemblés ici en toute paix et on est très content d’avoir ces amis.

IVAN: On entre dans l’appartement-atelier. Directement à ma gauche, je vois le chat et l’appartement est plein d’objets, c’est c’est très rempli. Il y a beaucoup à regarder.

Je suis entré dans l’atelier de Rudolf et j’ai vu directement beaucoup de chaussures. Rudolf, je me posais la question pourquoi est-ce que tu as autant de chaussures?

HAUS AM GERN – RUDOLF: En fait, je les porte toutes. Normalement elles sont devant la porte, mais j’ai trop de choses à faire donc quand je rentre à la maison, je les dépose là et je les laisse là. Et je n’ai pas fait d’ordre pour vous accueillir à vrai dire.

IVAN: Je vois aussi une raquette de tennis. Je suis assez fan de sport et je me demande si tu fais du tennis ou est-ce que le sport c’est quelque chose d’important pour toi en tant qu’artiste?

HAUS AM GERN – RUDOLF: J’aimerais bien faire beaucoup plus de sport et la raquette, je l’ai trouvée dans la rue.

IVAN: Lorsqu’on parle d’art, moi ça m’évoque aussi la musique. Et je vois qu’il y a beaucoup de CD, un banjo, un haut-parleur… Qu’est-ce que c’est la musique pour toi? Est-ce que c’est important?

HAUS AM GERN – RUDOLF: Ouais, c’est super important pour moi. Premièrement, j’aime bien la musique, en tant que telle. Quand je travaille, j’écoute beaucoup de musique. Ces CD, c’est une collection que j’ai depuis toujours. Et le banjo, je l’ai acheté il y a je pense un mois et j’en ai joué deux fois… parce que je n’avais pas le temps. Mais je pense que quand je serai en vacances, je vais m’entraîner et jouer beaucoup plus. Ça, c’est le plan.

IVAN: Et pour toi Barbara? On se trouve dans l’atelier de Rudolf qui est ton collaborateur et ton copain ou mari… je ne sais pas…

HAUS AM GERN – BARBARA: Moi non plus.

IVAN: Est-ce qu’il y a un objet qui est plus important que les autres?

HAUS AM GERN – BARBARA: C’est très difficile. Il a plein de souvenirs. Par exemple, ceci c’est un souvenir de Pologne ou de Tchéquie, où tu jouais avec ce petit truc, un petit sac en plastique qui a des lignes bleues et blanches. Ça vole très bien, comme un ballon, et il a fait des photos dans la nature, en faisant voler cet objet. Dans cette image, ça fait une superposition très inspirante.

IVAN: Maintenant on entre dans l’atelier de Barbara. Rudolf, même question que que j’ai posée précédemment à Barbara: est-ce qu’il y a un objet qui est plus important que les autres ou qui t’évoque quelque chose?

HAUS AM GERN – RUDOLF: Ah oui, peut-être ça! On peut le décrire: c’est quoi?

IVAN: La première chose que cela m’évoque c’est soit une fleur, soit un soleil… Une tige qui est sur le sol et qui monte comme ça toute droite; en haut, il y a un rond et à l’intérieur de ce rond on dirait qu’il y a du scotch. À l’intérieur de ce grand rond, il y a un rond plus petit… En fait, je viens de me rendre compte de ce que c’est! C’est pour que le chat puisse sauter, pour qu’il puisse s’amuser. C’est comme un cirque.

HAUS AM GERN – RUDOLF: C’est exactement ça, c’est un cirque pour notre chat!

IVAN: Vous avez vous avez beaucoup ri depuis le début de cette interview et on voit qu’il y a beaucoup de choses qui vous passionnent, qui vous font rire et que vous souriez beaucoup. Qu’est-ce qu’est-ce que ça veut dire pour vous le sourire? Pourquoi vous êtes heureux comme ça, alors qu’il pleut dehors?

HAUS AM GERN – RUDOLF: On n’est pas toujours heureux, mais je pense que l’humour c’est quelque chose qui est super important pour tout le monde. On supporte beaucoup plus la misère du monde; sans humour, je ne pourrais pas vivre!

HAUS AM GERN – BARBARA: Je crois que l’humour vient d’une profonde “sériosité” et d’une profonde passion pour les choses de la vie qu’avec notre art on peut découvrir et puis partager avec les autres êtres humains autour de nous. Mais toutes nos œuvres sont toujours ambiguës et c’est peut-être ça qui fait peur aux gens. Aujourd’hui, on ne supporte plus l’ambiguïté.

IVAN: Pourquoi est-ce qu’on ne supporte plus l’ambiguïté?

HAUS AM GERN – BARBARA: Je crois que c’est parce qu’on vit dans un monde depuis quelques années avec l’impression d’être dans une insécurité. Mais moi je trouve que ce n’est pas juste du tout de dire qu’ici en Suisse on est désécurisé. Il faut supporter, il faut aimer ça, parce que si rien n’est certain, tout est libre aussi.

IVAN: Est-ce que vous pourriez juste m’expliquer peut-être comment vous commencez une œuvre? Est-ce que c’est quelqu’un qui vous demande de la créer? Ou est-ce que c’est vous-même qui vous dites: “ah aujourd’hui j’ai envie de faire une œuvre!”. Comment est-ce que ça se passe concrètement?

HAUS AM GERN – RUDOLF: Quand on travaille ensemble, on répond souvent à des concours, par exemple des concours pour l’art dans des bâtiments. On en a fait pas mal ces dernières années. Mais il y a aussi des invitations de la part d’institutions culturelles, comme Môtiers – Art en plein air. Ou bien ce sont des musées où on fait des expositions.
Quand on travaille individuellement, c’est plutôt un travail plus discret qu’on poursuit pendant longtemps et peut-être une fois, on a la chance d’être invité pour montrer ce qu’on a fait. Mais ensemble, c’est plutôt par projet que l’on travaille.

HAUS AM GERN – BARBARA: Ça c’est le côté “organisatoire” du système, mais on se laisse inspirer par la vie et de temps en temps quelque chose nous saute dessus. Un ou l’autre dit: “ah, on devrait en faire quelque chose, on devrait faire entrer ça dans le monde de l’art!” Par exemple, quand on regarde des films très mauvais à la télé le soir quand on est fatigué, on voit des trucs complètement cinglés, mais qui sont drôles, et on se dit qu’on devrait peut-être une fois en faire une œuvre.

IVAN: Merci beaucoup Barbara et Rodolphe de nous avoir permis de visiter votre atelier/maison. merci pour tout!

HAUS AM GERN – BARBARA: Merci pour les questions.

HAUS AM GERN – RUDOLF: Merci.

 

°°

ART’S COOL autrement dit “Art is cool”!

C’est un rendez-vous avec une œuvre d’art contemporain suisse regardée, expertisée et questionnée par des jeunes gens auxquels répond à sa façon l’artiste qui a réalisé l’œuvre. C’est simple, non?

Durant cette troisième saison, notre podcast invite les jeunes à dialoguer avec les artistes dans leurs ateliers, quelque part en Suisse. Chaque épisode vous plonge au cœur de la création artistique à travers deux séquences complémentaires: d’abord une exploration immersive de l’atelier, puis une discussion autour d’un objet intriguant.

Aujourd’hui, Ivan a rencontré le duo d’artistes Haus am Gern dans leur atelier à Bienne.

Collectionnons l’art contemporain avec nos oreilles! Le site artscool.ch rassemble tous les épisodes diffusés depuis l’automne 2021. Une collection variée et grandissante! Vous y trouverez aussi les portraits des jeunes aficionadas et aficionados d’art contemporain, les mini bio des artistes interviewés ainsi que les photos des œuvres.

Si vous souhaitez contribuer au rayonnement du podcast ART’S COOL n’hésitez pas à en parler autour de vous, à vous abonner et à lui attribuer cinq étoiles sur votre plateforme d’écoute préférée. Vous pouvez aussi nous suivre sur Instagram, sur le compte young_pods.

Le podcast ART’S COOL est réalisé et diffusé grâce au précieux soutien de la Loterie Romande, de la Fondation Ernst Göhner, de la Fondation Françoise Champoud, de la Fondation Leenaards, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz, des cantons de Berne, Valais, Vaud.

Remerciements à l’Institut suisse pour l’étude de l’art (SIK-ISEA) pour les sources biographiques des artistes.

Interview et voix: Florence Grivel.
Musique et habillage sonore: Christophe Gonet.

C’est une production Young Pods.