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Jemima & Maximilien Urfer

Sion (Valais) - Atelier de Maximilien Urfer (2/2): Jemima explore l’espace et les sons de l'atelier de l'artiste. Puis, son attention est captée par un panneau qui proclame "Notre musique n'est pas élégante, nous sommes élégants.”

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Jemima
Âge: 16 ans

Ton/votre heure préférée? 5h30 du matin. Je vais promener mon chien, il n’y a personne, je peux danser dans la rue sans qu’on me voi.
Quelle est l’odeur de la joie? L’odeur du cuir, notamment la ceinture en cuir de mon papa, une odeur qui me rappelle le Mexique, pays d'où je viens en partie.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Soit dans les hauts de la Tour-de-Peilz ou sous l’eau à regarder des poissons.

MINI-PORTRAIT DE LA / DU JEUNE

Nom: Jemima
Âge: 16 ans

Ton/votre heure préférée? 5h30 du matin. Je vais promener mon chien, il n’y a personne, je peux danser dans la rue sans qu’on me voi.
Quelle est l’odeur de la joie? L’odeur du cuir, notamment la ceinture en cuir de mon papa, une odeur qui me rappelle le Mexique, pays d'où je viens en partie.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Soit dans les hauts de la Tour-de-Peilz ou sous l’eau à regarder des poissons.

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Maximilien Urfer
Année de naissance: (*1980)

Ton/votre heure préférée? 12h12: ma fille me demande toujours quelle heure il est et, je ne sais pas pourquoi, je lui réponds toujours minuit 12!
Quelle est l’odeur de la joie? L’odeur des disques dans les brocantes, l'odeur de cave et l'odeur de grenier.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Mon atelier.

Maximilien Urfer, Vue d'atelier, 2024 © art's cool

Artiste: Maximilien Urfer (*1980)
Domaines d'activité: art vidéo, peinture, aquarelle, dessin, performance
Atelier situé à: Sion (Valais)

 

Maximilien Urfer a développé un corpus d'œuvres très personnel dans divers médias et techniques: performances, vidéo, peinture à l'huile, aquarelle et dessin. Il utilise par exemple la vidéo comme outil d'exploration, transformant des intuitions en images qui provoquent de nouvelles réflexions.

Maximilien Urfer est comme toi, il aime la vie et parfois pas. Quand il s'ennuie, et c'est souvent le cas, il met en place un nombre incalculable de stratégies pour se sentir vivant. Parmi elles, il y a la peinture, plus ennuyante que l'ennui et plus courageuse que le wingsuit. Il y a aussi la vidéo, pas l'art vidéo, pas le cinéma non plus, la vidéo comme outil d'exploration, pour transformer des intuitions en images, des images comme des leviers, qui à leur tour provoquent de nouvelles intuitions.

Maximilien Urfer est comme toi, il n'est pas auteur donc il écrit. Il n'est pas acteur non plus, alors il lui arrive de se mettre en scène, puisqu'il n'est pas metteur en scène. Il est son principal outil, il peut toujours compter sur lui. S'il n'est ni peintre, ni vidéaste, il n'est pas photographe non plus, alors il photographie et s'invente sans cesse de nouvelles préoccupations qui puissent accompagner à son existence.

(Source: maximilienurfer.com)

MINI-PORTRAIT DE L'ARTISTE

Nom: Maximilien Urfer
Année de naissance: (*1980)

Ton/votre heure préférée? 12h12: ma fille me demande toujours quelle heure il est et, je ne sais pas pourquoi, je lui réponds toujours minuit 12!
Quelle est l’odeur de la joie? L’odeur des disques dans les brocantes, l'odeur de cave et l'odeur de grenier.
C’est quoi ta/votre cachette favorite? Mon atelier.

Transcription de l'épisode

Salut je m’appelle Jemima, j’ai seize ans bientôt, j’habite à la Tour-de-Peilz.

L’art pour moi c’est comme une façon de s’exprimer mais aussi une façon de pouvoir s’évader, de nous montrer qu’il y a un côté positif à cette vie.

Aujourd’hui je suis avec l’artiste Maximilien Urfer dans son atelier à Sion.

 

JEMIMA: Bonjour. Enchantée.

MAXIMILIEN URFER: Enchanté et bienvenue ici.

JEMIMA: Merci. J’ai su que tu n’aimais pas t’ennuyer et du coup que tu cherchais à t’amuser de différentes façons, surtout avec des instruments: tu joues du saxophone, de la guitare, de la batterie… Pourrait-on explorer un petit peu les sons de ton atelier?

MAXIMILIEN URFER: Tout ce qu’il y a dans cet atelier, je ne l’ai pas cherché, c’est quasiment venu à moi. Un jour, ça s’est trouvé sur ma route. C’est des choses que je voulais avoir, mais je ne les ai pas commandées sur internet. Donc la contrebasse que tu vois là-bas au fond, c’est pareil. C’était un vieux rêve d’en avoir une, et un jour, elle était devant moi. Un jour, j’avais une voiture — ce qui est très rare — et j’avais en plus l’argent pour l’acheter — et ça c’est encore plus rare — et donc voilà pourquoi elle est là maintenant. Je ne pouvais pas refuser… Ah, en plus elle n’est pas accordée…

Il y a un autre instrument qui est vraiment ma marotte ici: c’est un un clavier que j’ai trouvé dans une brocante, un Farfisa! C’est pas le Farfisa dont se servait Pink Floyd dans ses albums malheureusement, mais on est comme pas très loin de ce genre de son son très très bizarre.

JEMIMA: Moi qui aime beaucoup Pink Floyd, ça me gâte. Alors, dans ton atelier, il y a vraiment plein de choses qui m’ont intéressée puis qui sont extraordinaires, mais il n’y a qu’une chose qui me tape un peu à l’œil, c’est un panneau qui est derrière ton bureau.

MAXIMILIEN URFER: C’est bien que tu me parles de ce panneau parce que c’est c’est un panneau dont je ne suis pas l’auteur. L’auteur, c’est un ami qui fait partie d’une formation musicale (que nous avons fondée avec cinq autres amis) et qui consiste à allumer le robinet de l’improvisation pendant quatre ou cinq heures parfois ici, tout en sachant que personne ne sait jouer de tous les instruments. La stratégie est circulaire, c’est-à-dire que toutes les vingt minutes, on change d’instrument, quoi qu’il arrive.

JEMIMA: Si j’ai choisi ce panneau, c’est parce qu’il y a quelque chose qui est écrit dessus: “Notre musique n’est pas élégante, mais nous sommes élégants”. Votre musique n’est pas élégante parce que vous improvisez, c’est ça?

MAXIMILIEN URFER: Ouais, c’est absolument ça. C’est essayer, quand on vient jouer ici, de se permettre un maximum de choses, d’oublier absolument toute la pression qu’on veut se mettre par rapport au fait de savoir jouer ou pas, essayer d’aller au plus pur possible, et puis de jouer le plus naturellement possible. C’est vraiment l’enjeu. Et puis, on contrebalance avec cette petite phrase: nous sommes élégants… ce qui reste à prouver encore, mais bon, ce n’est pas une phrase que j’assume en mon propre nom….

JEMIMA: On a beaucoup parlé de la musique, de ce qu’il y a dans ton atelier, mais j’ai aussi entendu que tu fais des films. Du coup, est-ce qu’on pourrait en voir un extrait?

MAXIMILIEN URFER: Avec plaisir. On parlait d’être attentif au monde et d’être éveillé. Donc découvrons un extrait tiré de cette série de films que j’ai initiée fin 2023 qui se nomme “attentions”.

JEMIMA: Juste une question, est-ce que tu connaissais les gens qui sont dans le film ou pas?

MAXIMILIEN URFER: Alors pas du tout. Par contre, la communauté qu’on a sous les yeux à la fin du film, c’est celle dont je parle au début du film. Cette communauté est venue à l’heure où j’ai allumé la caméra, indépendamment de ma volonté. Ce n’était évidemment pas prévu et c’est la première très belle surprise dans ce protocole d’allumer une caméra, d’attendre une heure et de voir ce qui se passe.

JEMIMA: Moi ce qui m’a frappée c’est qu’au début on s’est tous mis à rigoler; est-que c’est vraiment drôle l’art pour toi?

MAXIMILIEN URFER: Ça n’a pas pour vocation d’être drôle, mais ce qui se passe c’est que ce commentaire qui nous a amusés c’est en fait une petite voix intérieure qu’on a tous — je crois — dans la tête quand on est dans l’espace public et qu’on se pose sur un banc. Donc là, il s’agit de l’extérioriser sans filtre, d’improviser en fonction de ce que j’ai sous les yeux, avec quand même une autocensure un peu plus présente que si je le faisais uniquement dans ma tête, parce que ça va être rendu visible. Donc, il s’agit de prendre toutes les questions qui viennent dans ma tête au moment où ces choses se déroulent et de se rendre compte que la vie est presque plus forte qu’un scénario, parce qu’il se passe toujours quelque chose.

Je pourrais faire ça dans une forêt, il se passerait quelque chose. En une heure, dans une forêt avec personne, il se passerait plein de choses. J’en suis persuadé. D’ailleurs la suite ça sera ça. Pour moi, c’est quasiment un exercice de méditation de faire ça.

JEMIMA: Merci beaucoup Maximilien! Ça a été un plaisir de voir ton atelier et tout ce qu’il y a dedans. À Une prochaine j’espère!

MAXIMILIEN URFER: C’était un vrai plaisir de te rencontrer! Merci beaucoup pour ton attention.

 

 

°°

ART’S COOL autrement dit “Art is cool”!

C’est un rendez-vous avec une œuvre d’art contemporain suisse regardée, expertisée et questionnée par des jeunes gens auxquels répond à sa façon l’artiste qui a réalisé l’œuvre. C’est simple, non?

Durant cette troisième saison, notre podcast invite les jeunes à dialoguer avec les artistes dans leurs ateliers, quelque part en Suisse. Chaque épisode vous plonge au cœur de la création artistique à travers deux séquences complémentaires: d’abord une exploration immersive de l’atelier, puis une discussion autour d’un objet intriguant.

Aujourd’hui, Jemima a rencontré Maximilien Urfer dans son atelier à Sion (Valais).

Collectionnons l’art contemporain avec nos oreilles! Le site artscool.ch rassemble tous les épisodes diffusés depuis l’automne 2021. Une collection variée et grandissante! Vous y trouverez aussi les portraits des jeunes aficionadas et aficionados d’art contemporain, les mini bio des artistes interviewés ainsi que les photos des œuvres.

Si vous souhaitez contribuer au rayonnement du podcast ART’S COOL n’hésitez pas à en parler autour de vous, à vous abonner et à lui attribuer cinq étoiles sur votre plateforme d’écoute préférée. Vous pouvez aussi nous suivre sur Instagram, sur le compte young_pods.

Le podcast ART’S COOL est réalisé et diffusé grâce au précieux soutien de la Loterie Romande, de la Fondation Ernst Göhner, de la Fondation Françoise Champoud, de la Fondation Leenaards, de la Fondation Oertli, de la Fondation Sandoz, des cantons de Berne, Valais, Vaud.

Interview et voix: Florence Grivel.
Musique et habillage sonore: Christophe Gonet.

C’est une production Young Pods.